Schweizer Schauwellensittiche - Daniel Lütolf
 
 

Daniel Lütolf
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Designerkleider Elfe 11

 

L’élevage qui préfigure le futur

par James Yangzon

Chaque génération voit apparaître un élevage leader qui est tellement unique, créatif et inventif qu’il ne semble pas appartenir à son époque.

Cette particularité n’est cependant pas perceptible immédiatement, instantanément.

C’est la répétition et la consistance des résultats obtenus tant en matière d’élevage qu’aux expositions qui fait prendre conscience à la foule des autres éleveurs qu’elle a affaire à un élevage phare, hors normes, en avance sur son époque.

Daniel Lütolf a démarré l’élevage des petites ondulées du commerce très tôt, à l’âge de 11 ans.

Très rapidement, il a contracté le virus des expositions.

Après s’être procuré des oiseaux de qualité dans différents élevages parmi les plus réputés, il a progressé à un point tel qu’il est maintenant considéré comme l’élevage de référence en Europe continentale.

L’objectif poursuivi par Daniel ne consistait pas simplement à faire partie des meilleurs éleveurs, il voulait réaliser quelque chose de plus difficile, créer son propre style d’oiseaux, que chacun puisse reconnaître instantanément.

Durant les vingt dernières années il a atteint son objectif grâce à des expérimentations bien conduites et à son incroyable capacité à travailler la structure de la plume, caractéristiques qui portent désormais sa signature.

Beaucoup d’éleveurs ont rêvé d’avoir ses meilleurs oiseaux dans leur élevage, mais Daniel n’ a pas pour habitude de les céder.

En novembre 2008 dix des meilleurs oiseaux de l’élevage furent volés de manière incroyable, ce que d’aucuns considèrent comme un acte désespérée commis par quelqu’un qui voulait absolument se procurer les meilleurs oiseaux de Daniel.

Une récompense de 10 000 euros fut promise sur le champ pour stigmatiser jusqu’à quelles extrémités certains étaient prêts à aller pour s’approprier la réussite de Daniel.

L’alimentation des oiseaux est opérée de manière minutieuse quasi scientifique alors qu’à l’inverse les dons de créativité de Daniel lui ont été très utiles pour son travail sur la qualité de plume.

Si vous vous demandez encore si l’élevage de perruches ondulées de concours constitue une science ou un art, l’expérimenté Daniel, éleveur hors pair, allie tout à la fois rigueur scientifique et inspiration artistique.

Ci-après figurent plusieurs questions permettant de connaître les idées de cet éleveur expert qui vit non seulement dans le présent mais préfigure également un futur brillant.

 

- James Yangson (J.Y.) : Votre accouplement consanguin le plus rapproché est cousin x cousin. Le pratiquez-vous depuis vos débuts dans l’élevage ou bien est-ce en réaction lorsque vous avez constaté une baisse de fertilité dans votre élevage.

Daniel Lütolf (D.L.) : J’ai toujours obtenu mes meilleurs résultats en laissant les oiseaux se choisir eux-mêmes, c’ est ce que j’appelle des « couples d‘amour », en effet, je me suis aperçu que, souvent, les oiseaux choisissent le bon partenaire.

Je n’accouple jamais des oiseaux présentant la même faute telle que queue manquante ou excès de mélanine (tête flecky).

Vous devez toujours rechercher la complémentarité entre les oiseaux accouplés comme, par exemple, mâle puissant avec une petite femelle, plume longue combinée avec plume courte, oiseau avec un front chargé en mélanine avec un autre à petits spots et à front propre et ainsi de suite.

J’ai par ailleurs pour habitude de mélanger les couleurs, par exemple un mâle cinnamon gris vert avec une femelle opaline perlée bleue etc,…..

Dans chaque couple, j’essaie d’introduire le plus grand nombre possible de facteurs et de caractéristiques différents.

- J.Y : Vous introduisez dix oiseaux, au minimum chaque année dans votre élevage, est-ce pour améliorer certaines qualités de votre élevage ou bien est-ce pour la fertilité ?

D.L. : Trouver des oiseaux de meilleure qualité que les miens est difficile, mais il y a toujours une qualité à rechercher, comme des qualités de tête particulières, de plus gros spots, des épaules plus larges, une longueur de plume plus importante, une position plus haute sur le perchoir, de meilleures aptitudes aux expositions et ainsi de suite.

Mais la raison principale à l’introduction d’un petit nombre d’outcross chaque année est de garder l’élevage fertile et d’éviter une consanguinité trop rapprochée.

-J.Y. : Vous sélectionnez les femelles reproductrices d’une façon particulière, pouvez-vous citer plusieurs caractères que vous pensez essentiels dans votre processus de sélection ?

D.L. : Je dois dire, pour être parfaitement honnête, que je ne suis pas très sélectif avec mes femelles dans la mesure où n’importe quelle petite femelle peut produire de super jeunes pour peu qu’elle soit issue d’une famille de qualité et qu’elle ait les bons gênes.

Il est parfois surprenant de constater comment une petite femelle peut produire un super jeune deux fois plus gros qu’elle.

Il y a plusieurs années de cela, j’essayai, mais avec peu de réussite, de faire reproduire principalement de grosses femelles.
Avec ces grosses femelles vous pouvez vous estimer heureux si vous obtenez 2 ou au maximum 4 jeunes dans l’année et encore, ceux-ci ne sont pas forcément d’une qualité exceptionnelle.

En revanche avec des femelles plus petites, vous pouvez obtenir facilement 15 jeunes en 3 nichées et être ainsi en mesure de faire une sélection., quelques uns des jeunes produits étant toujours d’une qualité exceptionnelle.

-J.Y. : Vous n’êtes pas favorable au fait d’accoupler deux super oiseaux ensemble mais vous laissez vos oiseaux choisir librement leur partenaire dans votre volière. Quelle serait votre réaction si deux de vos meilleurs oiseaux se choisissaient, sépareriez-vous le couple ?

D.L. : C’est exact, comme je l’ai dit précédemment, j’accouple toujours un mâle léger en gabarit avec une femelle puissante et réciproquement. Si vous accouplez ensemble deux oiseaux puissants à plume longue, vous obtenez des œufs clairs ou bien, fréquemment, des feather duster ( plumeaux).

Cependant, je donne toujours une chance à « un couple d’amour », comme je les appelle, si les partenaires n’ont pas des liens de consanguinité trop proches.


-J.Y. : Vous avez dit que des volières séparées pour les mâles et pour les femelles mène à l’homosexualité, que les mâles ont peur des femelles et que cela se traduit par des oeufs clairs. Evitez-vous un accouplement lorsque la femelle domine le mâle ?

D.L. : Dans chaque couple il y a un partenaire dominant. Fréquemment, c’est le plus âgé et éventuellement le plus expérimenté des deux. Ce phénomène se retrouve également chez les humains. J’aime également l‘accouplement formé d’un oiseau jeune et d’un autre plus âgé, principalement des mâles adultes avec de jeunes femelles. C’est une des raisons, je pense, pour lesquelles j’élève de 60 à 65% de femelles chaque année.

-J.Y. : Les variétés perlés et grises sont accouplées avec les autres couleurs dans votre élevage, pensez-vous que cela permet d’ améliorer ces dernières au plan de la taille et de la puissance ?

D.L. : J’utilise toujours dans chaque couple un oiseau gris ou gris vert pour faire des oiseaux plus grands et plus puissants. J’accouple également des perlées avec des corps clairs du Texas, des diluées, des ailes grises et des pies danois récessifs pour améliorer ces dernières variétés.

-J.Y. : Quelques éleveurs expérimentés ont amélioré, avec difficulté, les variétés récessives ou rares, cependant votre élevage produit des corps clairs du Texas, des diluées, des ailes grises et plus récemment des ailes claires de qualité. Avez-vous rencontré des difficultés pour obtenir des mutations rares de la qualité souhaitée ou bien est-ce uniquement une question d’accouplement ?

D.L. : Beaucoup d’éleveurs expérimentés ne veulent pas changer leurs méthodes et continuent d’élever comme ils le faisaient il y a 30 ans.

Je me suis rendu en Grande Bretagne l’été dernier et j’ai été surpris de voir comment, à mon avis, des éleveurs réputés formaient des couples étranges.

Ils accouplent fréquemment un cinnamon gris avec un autre cinnamon gris, un vert clair avec un vert clair, un bleu avec un bleu et ainsi de suite.

De cette façon, vous n’arriverez jamais à un niveau plus élevé.

Bien sûr vous pouvez améliorer les variétés rares lorsque vous utilisez vos meilleurs oiseaux mais cette pratique peut heurter certains.

Actuellement, j’essaie de produire des perlés mélaniques.

-J.Y. : Lors du choix de vos oiseaux, vous recherchez des oiseaux avec des pattes fortes, ayant un grand squelette ainsi qu’une nuque bien remplie.

Des jeunes oiseaux de petite taille ayant des pattes fortes peuvent-ils devenir des super sujets lorsqu’ils sont à l’âge adulte ou bien, à l’inverse, les jeunes avec des pattes fortes sont-ils naturellement grands dès leur plus jeune âge ?

D.L. : Normalement je sais, à l’âge de deux ou trois semaines si je vais garder un jeune ou si je vais le vendre.

En étudiant la taille des pattes vous êtes en mesure de connaître, très tôt, le phénotype de l’ oiseau lorsqu’il sera fini.

Le format dépend également, c‘est certain, des conditions de croissance de la plume car, au final, c’est toujours elle qui fait la différence.

-J.Y. : D’après votre expérience, pensez-vous que la posture soit dans les gênes ou qu’elle s’acquiert par l’entraînement ?

D.L. : Je pense que c’est un mélange des deux.

Vouloir entraîner un oiseau qui semble stressé lorsqu’il est placé pour la première fois dans une cage d’exposition, est pour moi un non sens.

Il sera toujours stressé et périra peut-être après l’exposition.

Le mieux est de le laisser à la maison et d’exposer des oiseaux, peut-être moins bons visuellement parlant, mais qui sont, naturellement, des oiseaux d’exposition car se présentant sans appréhension.

-J.Y. : Lorsque vous avez débuté vos propres lignées, quelle a été la qualité la plus difficile à introduire dans vos oiseaux ; la nuque, la largeur de tête, les plumes directionnelles, la taille, la largeur des épaules, la descente du masque et des perles, la posture, etc….. ?

D.L. : Difficile à dire. Je pense qu’un oiseau d’exposition de classe mondiale doit avoir toutes les qualités que vous avez mentionnées.

Je présume que la plus difficile à acquérir est probablement les plumes directionnelles, ce qui explique que tout le monde veuille l’obtenir.

-J.Y. : Vous êtes un défenseur de l’alimentation biologique, raison pour laquelle vous choisissez avec soin les légumes et les fruits que vous utilisez. Est-ce là une méthode pour déterminer, d’après leurs qualités nutritionnelles, quels légumes donner à vos oiseaux ?

D.L. : Les oiseaux reçoivent régulièrement une alimentation biologique, tout comme moi et également ma famille.

Vous pouvez utiliser n’importe quelle variété de légumes en fonction de la saison et de ce que vous trouvez sur le marché , comme épinards, carottes, fenouil, betteraves rouges, brocoli, chou-fleur, maïs doux, différentes salades et d’autres encore.

N’oubliez pas d’utiliser simultanément de l’huile d’olive sinon les oiseaux ne pourraient tirer profit des vitamines des légumes.

J’ajoute du jus d’orange ou de citron à l’eau de boisson.

C’est bon pour la nourriture de jabot produite par les adultes, car cela constitue un apport de vitamine C important.

Je mets également des feuilles d’arbre fraîches dans les volières car les oiseaux prennent plaisir à jouer avec, à les mâcher, à les déchiqueter.

-J.Y. : Votre local d’élevage est éclairé de 7 heures à 23h30 soit une durée de 16h30, avec cependant, une particularité, les lumières sont éteintes de 13h30 à 15h45. Pensez-vous que cette méthode soit très efficace pour lutter contre le stress?

D.L. : Très honnêtement, je vis la nuit un peu comme une chouette et je vais me coucher très tard, ce qui explique le fait que mes oiseaux aient des conditions d’éclairement aussi prolongées et aussi tardives.

La coupure d’éclairage l’après-midi force les femelles à sortir du nid deux fois par jour pour s’accoupler.

J’ai appris cette technique de Brian Byles, un éleveur britannique.

Je pense que, grâce à elle, l’on obtient une meilleure fécondité.

-J.Y. : Vous mélangez en permanence les couleurs et vous n’êtes pas enclin à accoupler normale x normale. Avez-vous recours à cette méthode depuis vos début ou bien est-ce parce que la taille et le format sont des qualités bien fixées dans votre élevage ?

D.L. : Ainsi que je l’ai dit précédemment, j’ai dû apprendre cela seul, par le constat que c’était avec cette méthode que j’obtenais les meilleurs résultats.

-J.Y. : En matière d’accouplement êtes vous un défenseur de la théorie «  phénotype avant génotype » ? En d’autres termes, choisiriez vous un oiseau d’aspect moyen ayant une très bonne ascendance plutôt qu’un oiseau exceptionnel issu d’une famille de moins bonne qualité ?

D.L. : Difficile à dire, vous devez toujours essayer pour, ensuite, être en mesure de donner la bonne réponse.

Normalement, on obtient de meilleurs résultats avec un oiseau d’aspect moyen issu d’une très bonne famille.

Cependant, si vous avez la possibilité d’acheter le meilleur oiseau d’un éleveur débutant qui arrête l’élevage, faites le ! Du moins c’est ce que je ferais.

-J.Y. : Avez-vous d’autres conseils à donner à vos admirateurs du paradis tropical appelé Philippines ?

N’oubliez pas que notre belle passion nécessite du temps et de la patience, aussi, ne vous résignez pas trop vite.

Il est normal que vous perdiez votre meilleur oiseau avant que celui-ci ait reproduit, et ainsi de suite.

Vous ferez cette mauvaise expérience au moins une fois.

Ne croyez pas tout ce qui est dit dans les livres, faites votre propre expérience.

Un hobby doit donner du plaisir et de bonnes sensations, il ne doit pas être cause de troubles ou de pressions.


 

 
© Daniel Lütolf, Industriestrasse 1, CH-5436 Würenlos, Tel ++41 (0)56 424 24 27, Mob Tel ++41 (0)79 705 49 08, info@daniel-luetolf.ch

 

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